Le château actuel occupe l’emplacement d’une ancienne fortification dont l’origine se situe vers l’an mil.
Le site de Lunéville est alors la propriété des puissants comtes épiscopaux de Metz.
Dans la seconde moitié du 12e siècle, la terre de Lunéville passe à une branche cadette des Folmar avec Hugues de Bliescastel, qui prend le titre de Hugues 1er de Lunéville.
Un véritable château fort succède alors au castrum.
C’est dans ce château fort que les Ducs de Lorraine séjournent volontiers pendant tout le Moyen Âge.
Certains s’y intéressent plus particulièrement et y font d’importants travaux, comme le duc Raoul qui fonde en 1343 une chapelle castrale dédiée à la Vierge Marie et à Saint Antoine.
Trois messes doivent y être dites chaque semaine, les dimanche, mercredi et samedi.
Le 15e siècle, époque troublée voit les Bourguignons de Charles le Téméraire occuper Lunéville en 1476, les ducs de Lorraine et de Bar, souvent absents du pays, délaissent le château qui se dégrade.
Les transformations les plus importantes ont lieu sous le règne de Charles III, rentré dans ses états en 1559, qui remet en état ou crée de nombreuses places fortes en Lorraine.
Il semble que le duc Charles III se soit davantage intéressé au système défensif qu’au château médiéval, qui apparaît très endommagé à la fin de son règne, une des tours menaçant même ruine.
Dans la cour du château des Lumières, une imposante statue, oeuvre du sculpteur Charles Cordier en 1893, représentant le comte de Lasalle, général de la grande Armée tué lors de la bataille de Wagram en 1809, nous accueille.
Antoine Charles Louis, comte de Lasalle, est un général de cavalerie du Premier Empire, né à Metz le 10 mai 1775 et mort au combat lors de la bataille de Wagram le 6 juillet 1809.
Issu d'une famille noble, il s'engage très jeune dans l'armée royale.
Sous la Révolution française, il devient officier, puis participe aux campagnes d'Italie et d'Égypte où il se fait remarquer par son audace et ses coups d'éclat.
Le successeur de Charles III, Henri II, décide de reconstruire entièrement le château pour faire de Lunéville l’une de ses résidences principales.
Les travaux sont confiés à Jean La Hiere, architecte des bâtiments ducaux, qui réalise de nombreux édifices à Nancy et ailleurs en Lorraine ducale.
Le chantier se termine vers 1620 avec la création par Hector Parent du jardin « au derrière du château ».
Ce château n’est habité que très peu de temps par le duc de Lorraine.
Moins de vingt ans après sa construction, il est incendié lors du conflit avec la France, qui entraine en 1638 le siège de Lunéville puis la démolition de ses fortifications.
Nous arrivons à notre bon duc de Lorraine, le dernier, Stanislas!
Le 3 avril suivant, Stanislas Leszczyński arrive à Lunéville.
Beau-père du roi de France Louis XV, ce roi de Pologne en exil, détrôné deux fois, reçoit, par le traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine et le duché de Bar qui doivent à sa mort entrer dans le domaine royal français. Il ne sera en réalité qu’un duc nominal.
À défaut de pouvoir politique, Stanislas place ainsi la Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du 18e siècle.
Quelques mois après la mort de Stanislas, le château est transformé en caserne.
Louis XV y envoie une garnison de la Gendarmerie de France.
Vingt ans plus tard, la Gendarmerie de France est dissoute. Elle est remplacée à Lunéville par deux régiments de « carabiniers de Monsieur », qui disparaissent à leur tour à la Révolution.
Le château est alors totalement désaffecté.
La chapelle est transformée en magasin à fourrages, avant de servir de salle de réunions aux révolutionnaires locaux.
Ce qui reste du mobilier et des boiseries du château, des statues du parc et des automates du « Rocher » est vendu comme bien national.
À demain pour la suite de cette visite!